Avec ce froid de canard comment ne pas vous évoquer la thématique du système immunitaire !
Nous sommes en plein mois de décembre et il semblerait que ce soit un mois propice aux infections en tous genres. Mais avez-vous déjà observé à quel moment de votre cycle vous pouvez potentiellement tomber le plus malade ?
Ce n’est pas un mythe ! votre système immunitaire change au cours de votre cycle et c’est ce que je vais tenter d’éclaircir dans cet article.
1- Les bases du système immunitaire
Comment fonctionne le système immunitaire ?
Le système immunitaire est un système très complexe que l’on pourra difficilement décrire dans son intégralité en un seul article. Cependant, nous tenterons d’aller à l’essentiel afin de pouvoir ensuite y ajouter nos observations menstruelles et mettre en pratique ce que l’on aura compris.
3 qualités essentielles :
- Substance étrangères inoffensives (pas de réaction)
- Substance étrangères (élimination)
- Constituants de l’organisme (pas de réaction)
2 voies su système immunitaire :
- La voie de la tolérance = le soi
- la voie de défense = le non-soi
A savoir que les réactions de défenses sont individuelles ! nous ne pouvons pas établir une cartographie du système immunitaire comme quelques chose de figé et de collectif.
L’immunité s’acquiert tout au long de notre vie. Elle est aussi héréditaire et se modifie en fonction de différents paramètres ! la bonne nouvelle, c’est qu’on peut tout à fait agir et l’améliorer !
Les virus, bactéries et autres pathogènes, n’ont pas tous la même virulence et le sujet (vous et moi) la même immuno-compétence (les bons boucliers pour lutter et empêcher ses pathogènes dit aussi les « méchants », de nous envahir).
Il faut imaginer cela comme un château fort avec différentes barrières et lignes de défense (douves, murailles, porte blindée, soldats..) qui seront dabord de l’extérieur vers l’intérieur de notre corps : Mucus, peau, muqueuses, lymphe, sang, liquide extra-cellulaire, cellule.
1- Première barrière, immunité innée (immédiate, non spécifique à un type de méchant)
La sécrétion de mucus (salive, acide chloridrique..), les barrières épithéliales (la peau et muqueuses) sont en première ligne.
Sa réponse est immédiate (immunité innée) et si au bout de 96h le pathogène (virus, bactérie, champignons..) n’est pas éliminé, l’immunité acquise (voir plus bas) va prendre le relais ! (pas belle la vie ?)
Peu importe l’intru, elle dézingue tout ce qui lui semble mauvais ! elle contient les globules blancs appelés aussi phagocytes.
Ces phagocytes, vont alors manger le « méchant » pathogène, le digérer et le présenter à leur surface (dans le jargon scientifique, on les appellent les antigènes + CMH2 )
Ainsi, si une autre « attaque » à lieu, sa réaction sera plus rapide et efficace pour agir et combattre.
2- Deuxième barrière, L’immunité acquise (spécifique à un type de « méchant »)
Nos méchants ont passés les douves, la muraille, ouvert la porte et se retrouvent dans la cours du château. (pas cool pour nous!)
Elle se divise à deux niveaux :
- Le niveau humoral (dans les liquides du corps soit lymphe, sang…)
- Le niveau cellulaire ( dans les cellules)
Cette fois ci, ce sont les lymphocytes B qui rentrent en action! ils ont à la surface des petits récépteurs (appelés anti-corps) qui reconnaissent les traits physiques (appelés des épitope) types de méchants.
Ils le mangent et présentent aussi un morceau du méchant à sa surface (appelé antigène)
Pour ne pas enclencher trop fort l’immunité (car c’est peu être un déchet cellulaire ou autre et pas si méchant que cela finalement!), ces lymphocytes B, ont pour rôle de « vérifier » si c’est vraiment un type très très méchant. En gros que ça vaut le coup d’utiliser l’énergie immunitaire pour les éliminer!
Ils présentent le méchant au lymphocyte T auxiliaire (qui donne son feu vert)
S’en suit un clonage massif+++ des lymphocytes B.
Enfin, ces lymphocytes B deviennent :
- Mémoires : patrouille de lymphocytes B, se souviennent des types méchants! réponse plus rapide)
- Effecteurs : se mettent en action, appelés plasmocytes production des anticorps à foison = comme une étiquette qui serait collés sur le méchant.
Le lymphocyte T auxiliaire sont là pour vérifier et valider les intrus des lymphocytes B et deviennent eux aussi :
- Mémoires (patrouille qui, réagira plus vite et plus efficacement la prochaine fois!)
- Effecteurs (qu’on appelle des cytokines, comme un chef qui rameuterait tout le monde pour combattre)
Le lymphocyte T cytotoxiques : quand le méchant est à l’intérieur de la cellule ! soldats très très armés. Eux aussi vont présenter un bout du méchant à leur surface, ils s’activent et se subdivise encore :
- Mémoires patrouille qui, réagira plus vite et plus efficacement la prochaine fois!
- Effecteurs perforine: vont faire exploser la cellule ou provoque son suicide – sympa!
Les lymphocytes T régulateur : vont permettre à la réponse immunitaire de « doser » et pondérer le combat et aussi de reconnaitre correctement le soi et le non-soi = équilibre immunitaire garanti.
Les intestins
Comme je suis sur ma lancée, j’en profite car ceci va aussi nous aider à comprendre l’impact sur notre cycle :
Saviez vous que nos intestins sont les garants de notre immunité?
Je m’explique ! comment ça se passe dans notre ventre, quel est le lien entre intestins en bonne santé et immunité ?
A l’intérieur de nos intestins, nous avons des tissus qui s’appellent GALT (pour tissu lymphoid intestinal). ce tissu, c’est plus de 70% de notre immunité. Ces tissus appelés entre autre plaques de Peyer ou Lamina propia, sont chargés de réguler la réponse immunitaire en cas d’attaque.
Donc, comme nous sommes ce que nous mangeons, vous imaginez très bien que si nous avons un déséquilibre du microbiote (des petites bactéries qui meublent notre monde intestinal) à cause de notre hygiène de vie, notre système immunitaire ne va pas bien se porter !
Nous avons plus de bactéries que de cellules dans tous notre corps! elles sont en grande majorité dans nos intestins et colon
Le système immunitaire fonctionne sur trois modes principaux qui s’équilibrent mutuellement :
- La voie de l’attaque (Globules blancs = phagocytes)
- La voie de défense soit dit « effecteurs » Th1 (immunité infectieuse pathogènes intra-cellulaire, autoimmunité) Th2 (immunité infectieuse allergies, asthme & antiparasitaires) Th17 ( réponse forte +++ immunité infectieuse pathogènes intra-cellulaires, inflammation, autoimmunité) Th9 (inflammation & autoimmunité)
- Un arbitre soit dit de « tolérance » ( Les cellules Treg) qui permette de doser et aussi d’arrêter le combat quand l’équilibre est retrouvé.
Un système immunitaire vaillant, est un système immunitaire qui répond de façon juste aux attaques et se défend de manière équilibrée. C’est la voie du milieu !
Quand ça n’est pas le cas, ça donne lieu à différentes pathologies :
- Allergies, eczéma, psiorasis, MAI… (trop de réaction pour tuer les méchants)
- Immunodéficience (pas assez de réaction pour tuer les méchants)
- Maladies auto-immunes
2- Les bases du cycle menstruel
Petit rappel essentiel du fonctionnement de notre cycle menstruel.
Le premier jour de notre cycle correspond au premier jour de nos règles : c’est la première étape de notre cycle menstruel.
Les hormones sont au plus bas à ce moment là et c’est ce qui permet à notre endomètre de se détacher et donner les règles.
Ensuite, lors de la deuxième étape, une hormone appelée FSH sécrétée par notre hypophyse va venir stimuler nos ovaires avec les follicules contenant les ovocytes.
Ce message va permettre aux ovaires de produire les hormones de la première partie de notre cycle : les oestrogènes.
Sous leurs influence, vont s’opérer différentes modifications corporelles ( température, glaire, col de l’utérus..) mais aussi, émotionnel !
C’est grâce à eux, que les follicules vont grossir, mâturer et permettre à un seul follicule d’être sélectionné pour l’ovulation.
Au moment où nos oestrogènes sont à leur maximum, au niveau sanguin, un message va être envoyé à l’hypophyse pour lui annoncer que l’ovulation est prête ! C’est la 3ème étape de notre cycle.
C’est alors qu’un deuxième message appelé LH va arriver jusqu’au follicule sélectionné et libérer l’ovocyte qu’il contient.
Nous entrons alors dans la dernière phase de notre cycle avec notre follicule qui devenir ce que l’on appelle un corps jaune.
Ce corps jaune va lui, produire une deuxième hormones appelé la progesterone qui va aussi modifier certains paramètres au niveau de l’organisme (température, col de l’utérus, glaire)
Une fois que la progesterone a été sécrétée, après quelques jours, si il n’y a pas eu de fécondation, elle va commencer à chuter ce qui va alerter l’hypophyse que le cycle arrive à sa fin.
Et c’est ainsi que, de nouveau, un autre cycle va débuter avec l’arrivée des règles.
Lorsque vous pratiquez la symptothermie, vous avez une vision très clair de ces mécanismes.
Si vous souhaitez être accompagnée, je vous propose des créneaux ici !
3- La modification du système immunitaire aux différentes phases du cycle menstruel
Quel lien fait-on entre l’immunité et le cycle menstruel ? sommes nous plus « fragiles » et susceptibles de laisser passer les méchants dans notre organisme à certains moments de notre cycle ?
C’est ce que nous allons voir pour chaque étape de notre cycle.
Les menstruations
Si vous avez bien suivi l’histoire, notre première phase du cycle correspond aux menstruations.
A ce moment là, les prostaglandines sont là pour permettre à l’endomètre se se désintégrer petit à petit. Ces prostaglandines peuvent être pro-inflammatoire (vous avez compris au dessus que l’inflammation est un phénomène naturel du corps) ou anti-inflammatoires. Ici ce sont les prostaglandines de type 2 (soit inflammatoire) qui rentrent en action. Et comme notre système immunitaire, il s’agit là de doser correctement.
Que cette inflammation permet à l’organisme de combattre les éléments pathogènes qui pourraient tenter d’attaquer l’organisme. Ces prostaglandines sont pro-inflammatoires (coucou aussi à l’hygiène de vie : alimentation, stress, manque de repos qui peuvent accentuer le phénomène)
Ce qui signifie que si vous avez chopé un virus quelque jours avant ou que vous avez une maladie, cela risque de s’aggraver avec l’inflammation !
Et rajouter à cela un peu de stress et peu de sommeil… bim, bam, boom, c’est pour vous !
La phase folliculaire
Les taux d’oestrogènes remontent progressivement afin de permettre à nos follicules de maturer. Et justement, tout est fait dans cette phase là pour qu’une fécondation puisse avoir lieu.
Les niveaux d’anticorps seront plus élevés afin d’avoir une réponse inflammatoire accrue, ce qui nous rend en phase folliculaire moins sensibles aux infections mais si, il y a une tendance aux allergies et autres, peuvent aussi se mettre à flamber.
En théorie, le corps fonctionne de cette manière pour favoriser la grossesse!
NB : Si votre système immunitaire réagit de manière accrue aux méchants, il peut également réagir de la même manière aux cellules de votre corps et finir par s’attaquer à lui-même.
C’est pourquoi les personnes ayant un taux élevé d’œstrogènes (type endométriose) seront plus sujettes aux troubles auto-immuns ou aux maladies chroniques.
L’ovulation
Ici, il y a un pic d’oestrogènes suivi d’une baisse considérable. Notre système immunitaire va lui aussi se modifier peu à peu, toujours en lien avec notre taux d’oestrogènes. Moins d’oestrogènes = moins de réponse immunitaire.
Des recherches suggèrent que cette baisse de la réponse immunitaire pourrait permettre à des cellules extérieures (c.a.d les spermatozoïdes) d’entrer dans le corps. En fait, les oestrogènes disent à nos cellules immunitaires de ne pas attaquer l’ovocyte potentiellement fécondé!
Bien que les preuves ne soient pas concluantes, nous sommes plus susceptibles de souffrir d’infections en milieu de cycle.
Veillez donc à vous reposer suffisamment !
La phase lutéale
La phase pré-menstruelle, ou phase lutéale précède les règles. Pendant la phase lutéale, le système immunitaire va baisser pour faire en sorte que si il y a eu fécondation, le foetus ne soit pas rejeté et considéré comme un intrus. Ainsi il pourra s’implanter correctement !
L’hormone de reproduction, la progestérone, permet donc une bonne implantation.
Sachez que si vous êtes stressée, elle rentre en compétition avec le cortisol (hormone du stress). Cette hormone est elle aussi liée à l’inflammation, ce qui peut donner à la fin de cette phase, un SPM (5 jours max avant les règles) plus ou moins fort : douleurs au ventre, aux seins, migraines…ect
Alors, vous saviez tout cela ? je suis curieuse d’avoir vos retours !
Bonjour,
Ce sujet m’intéresse particulièrement car je vis depuis quelques temps des troubles qui sont justement en lien avec mon cycle menstruel. J’ai d’abord subi une opération du dos (hernie discale en janvier 2019) et depuis rien ne va plus. Un an pile après, j’ai eu une période diarrhée de trois semaines (je n’avais jamais eu aucun trouble digestif jusqu’alors- même quand j’ai découvert que j’étais intolérante aux produits laitiers à cause d’urticaire sur mon ventre tellement mes intestins n’en pouvaient plus- je n’avais jamais eu ni de constipation ni de diarrhées). Après cela s’en est suivi une période troubles digestifs irrégulière avec un possible Covid en mars 2020 (toux -je n’ai JAMAIS toussé avant, même pas un rhume, rien- brûlure aux poumons, fatigue pendant six semaines…) et en juillet 2020 une nouvelle période de trouble qui ne s’est pas vraiment arrêtée pendant 6 mois (grosses diarrhées de temps en temps et malabsorption le reste du temps). Ces troubles étaient décuplés la semaine avant et la semaine pendant mes règles. J’ai été très mal prise en charge et au bout de six mois on m’a trouvé une carence en B9 (normal après 6 mois de malabsorption) et on m’a dit que c’était la cause. Supplémentation + merci et au revoir. Il m’a fallu un mois et demi de supplémentation en B9 et B12 pour aller mieux.
Mon état est alors resté stable jusqu’en novembre où j’ai attrapé le Covid. Mon médecin a eu la bonne idée de me mettre sous cortisone tout de suite ce qui a enflammé mon Covid. J’ai eu 5 semaines d’arrêt. Fin janvier je rechope le Covid. Et depuis : fatigue chronique +++, avec faiblesse musculaire (décuplée avant et pendant mes règles, où je peux à peine ouvrir les yeux, je n’ai presque plus accès à mes muscles des jambes (soit je les sens presque plus, soit elles font très mal), des bras ou du visage + toux + hypersensibilité de la peau…). Ses symptômes disparaissent quasiment d’un coup une fois mes règles terminées où là pendant une semaine (2 si j’ai de la chance) je me sens presque normale, mais avec une fatigue anormale quand même et une fatigabilité à l’effort mais je vais quand même mieux.
Mes analyses de sang sont normales sauf que j’ai un anticorps antinucléaire positif à 1/160 avec fluorescence mouchetée. Il a été validée une deuxième fois à 4 mois d’intervalles (IFI hep-2).
A côté de ça, ma mère a une spondylarthrite ankylosante et j’ai des lésions sur les sacro-iliaques. Mais je pense que c’est un autre souci que ceux décrits plus hauts.
Je suis suivie à l’hôpital mais personne ne fait le lien avec mon cycle ni me m’explique pourquoi mes symptômes sont décuplés en fonction de la période du cycle et je comprends mieux avec votre article. Par ailleurs, ma TSH est normale mais mes T3 et T4 sont basses (en bas/limite du seuil).
Voilà pour le roman! Si vous avez une idée de ce qui cloche ou un retour à me faire, je suis preneuse !
Bien cordialement,
Marion
Bonjour !
Merci pour votre partage.
Le mieux est de faire une consultation ensemble car oui, il y a plein de points à évoquer !
je reste disponible si besoin.
Belle soirée,
Isabelle